Sylvain GRANIER

Sylvain Granier

Ostéopathe
Qu'est ce que la Posturologie

Qu'est ce que la Posturologie

La posturologie est l’étude du système de régulation de la posture qui permet au corps de se stabiliser et de se positionner dans l’espace. 
Ce système est sous l’influence de nombreux capteurs :

  • Capteurs podaux (pieds)
  • Capteurs visuels (yeux)
  • Capteurs mandibulaires (mâchoires) 
  • Capteurs vestibulaires (oreille interne)
  • Capteurs cutanés (peau)
  • Capteurs proprioceptifs articulaires et viscéraux (articulations et viscères) 

 

L’asynchronisme d’un ou plusieurs de ces capteurs va être à l’origine d’une asymétrie tonique posturale qui aura pour conséquence le déséquilibre postural du patient. 

En examinant cette personne de dos dans des conditions standardisées, on verra très nettement que son corps sera déjeté d’un coté ou uniquement sa tête ou son bassin, ou encore que cette personne sera globalement penchée en avant ou en arrière entrainant ainsi un décentrage complet de son centre de gravité. 

On parlera alors de Syndrome de Déficience Posturale (SDP).

 

Causes du trouble postural 

Le corps humain est une mécanique incroyable, capable de s’adapter, dans la plupart des cas, au fait que nous soyons asymétriques de par notre constitution, notre travail ou notre activité physique (sport latéralisé tel que le tennis par exemple). Tant que nous sommes dans l’adaptation, nous ne présentons généralement pas de douleur particulière.

Cependant, lorsque l’adaptation n’est plus possible, nous allons avoir une décompensation du système postural, favorisée par certaines conditions :

  • Malformations du crane (plagiocéphalies), des pieds, de la mâchoire… qui peuvent créer l’asynchronisme d’un capteur  (asymétrie des appuis plantaires, asymétrie visuelle ou de la mandibule)
  • Inégalité importante de longueur des jambes
  • Mauvaises positions prolongées ou répétées au travail  et dans la vie quotidienne (téléphone portable coincé entre la tête et l’épaule, envoi de sms…)
  • Traumatismes et accidents de la voie publique 
  • Certaines chirurgies orthopédiques, notamment sur les articulations de support (hanches, genoux, hallux valgus…) 
  • Mise en place d’un appareil dentaire lorsque celui-ci crée des tensions trop importantes et des douleurs 

Certaines cicatrices  

 

Traitement du patient postural

Le traitement postural nécessite l’intervention de plusieurs professionnels qui vont agir de concert en fonction du ou des capteurs déficients :

  • Mise en place de semelles orthopédiques (podologue)
  • Rééducation orthoptique (orthoptiste)
  • Mise en place de prismes optiques (ophtalmologue) 
  • Confection d’une gouttière ou traitement occlusal (dentiste, orthodontiste)
  • Rééducation vestibulaire (kinésithérapeute, médecin ORL)
  • Traitement d’une cicatrice adhérente (kinésithérapeute, médecin)
  • Traitement du système musculo-articulaire et viscéral (ostéopathe, kinésithérapeute)
  • Rééducation musculaire permettant de stabiliser le nouvel équilibre postural après traitement (kinésithérapeute, coach sportif)
  • Conseils ergonomiques pour éviter les postures non adaptées (ergothérapeute, posturologue) 

 

Le posturologue doit donc se comporter comme le chef d’orchestre du traitement postural en mettant en avant le ou les capteurs potentiellement déficients sans jamais se substituer aux compétences de chaque thérapeute. 

Le but de ce traitement postural est de modifier la ou les entrées posturales déficientes de manière à supprimer l’asymétrie du tonus musculaire. Il en résultera un bon équilibre postural et le retour à une position économique de repos qui permet de limiter les contraintes anormales et donc les douleurs chroniques et récidivantes. 

Chaque action sur un capteur doit permettre une amélioration immédiate de l’asymétrie tonique du patient. On peut ainsi contrôler l’évolution du traitement à chaque étape et apporter des réglages si besoin. 

Il est évidemment très important de hiérarchiser le traitement des capteurs posturaux et de ne surtout pas se lancer à l’aveugle dans des corrections qui pourront soulager un temps, mais qui à terme, risquent d’aggraver les douleurs du patient.